jeudi 6 janvier 2011

Le cybersexe

I/ Évolution du lien social

c) Le cyberdépendant


1. Le dépendant aux sites pornographiques

        L'expression "cybersexe" désigne l'ensemble des activités liées à la sexualité sur Internet. Photos explicites, webcams coquines, forums de rencontre, vente en ligne. Le sexe a envahi la toile. Véritable déferlante, cette tendance marque-t-elle les débuts d'une révolution des moeurs ? Qui sont les adeptes du cybersexe ? Peut-on devenir accro ?

       Il paraît que le cybersexe peut causer une dépression majeure. C'est ce qu'affirme en tout cas une étude australienne qui a fait le lien entre le cybersexe et la dépression. Elle affirme que les personnes qui fréquentent les sites dites " sexe en ligne" ont des taux alarmants de dépression, d'anxiété et de stress. De plus, l'étude montre que les personnes qui sont accros au cybersexe passent de longues heures à surfer sur les sites sexuels. Elle révèle que les hommes âgés de 18 à 80 ans sont largement majoritaires pour se donner ce genre de plaisir virtuel. Ils passeraient en moyenne 12 heures par semaine : chat, webcam, téléchargement de vidéos adulte ou photos.
     
  L'étude révèle aussi que 65% des 1325 personnes interrogés ont dit qu'ils avaient fait des rencontres via ce qu'on appelle "cybersexe" en ligne.

       Il y a 4 facteurs qui rendent le cybersexe si tentant :
  1. Tout ce que ça coûte c'est une connexion internet, ça ne vous ruine pas comme la dépendance aux drogues dures comme la cocaïne, par exemple. - Ça ne coûte pas cher en argent, mais pensez au coût émotionnel énorme de vivre dans la culpabilité et l'hypocrisie, la perte de la joie.
     
  2. Tout se passe incognito, il est très facile de cacher la dépendance au cybersexe, même à ceux qui sont les plus proches, comme le ou la conjointe. - Il n'est peut-être pas sage d'avouer à votre femme votre problème avec le cybersexe si celle-ci est faible émotionnellement ou si votre couple est déjà instable, mais il est certainement sage de se trouver un frère mature qui priera pour vous et qui vous demandera des comptes régulièrement. La tentation perd beaucoup de sa puissance quand elle est mise en lumière.
     
  3. Tout se trouve très rapidement, au bout de quelques secondes et quelques clics de souris. Vous avez très peu de temps pour changer d'idée. - L'installation d'un logiciel bloquant les sites internet pornographiques peut aider ici. Ce n'est pas efficace à 100% mais ça place des barrages sur l'autoroute du cybersexe.
     
  4. Tout malaise émotionnel est anesthésié par l'excitation sexuelle qui agit comme une puissante drogue. Mais comme toutes les drogues, l'effet ne dure que le temps de l'excitation par la dopamine, il ne reste ensuite que le sentiment de culpabilité. Le cycle recommence alors, car le sentiment de culpabilité est un malaise émotionnel très pénible et l'anesthésique est tout près, d'autant plus que le corps accoutumé à l'excitation sexuelle virtuelle redemande rapidement sa dose qui devra être de plus en plus forte et variée pour produire son effet ... - Il n'y a pas cent façons de briser le cycle, comme pour n'importe quelle dépendance, il faut cesser immédiatement. Comme l'alcoolique qui refuse dorénavant de prendre une seule bière, peut-être devrez-vous abandonner définitivement l'usage de l'internet quand vous êtes seul.

 Quelques chiffres tirés de Good Magazines :

- 40% sites internet ont un contenu pornographique

- 74% des recettes d'internet concernent des offres relatives au sexe on estime le montant de ces à plus d'un milliard de dollar par an.

- 25 millions de personnes surfent chaque semaine sur un site pornographique.

- 200 sites traitant de sexualité sont ouverts chaque jour sur Internet.

- 97% des délinquants pédosexuels utilisent l'internet pour contacter des enfants.

 
- Sur la Terre: 89€ sont dépensés dans la pornographie à chaque seconde. 

- 72% des visiteurs des sites pornographiques sont des hommes.

- 20% des visionneurs de sites pornographique les visionne au travail.

- 40 millions d’Américains sont des visiteurs très habitués au X dont 10% avouent en être dépendants.



       L'arrivée du web a révolutionné la manière de communiquer. Il fait désormais parti des principaux médias de communications. Malgré cela, le grand nombre de possibilités d'ouverture, l'inventivité des créateurs de sites, la facilité des méthodes de création etc. a clairement mené les internautes vers de nombreuses dérives sexuelles. Dans un article extrait du Monde Magazine, "L'enfer des accros de l'écran" écrit le 30 avril 2010 par Cécile Allegra, la journaliste nous fait d'un témoigne poignant d'un dépendant à la pornographie. Extrait.

Damien a un air rassurant de bon gros géant avec son 1,95m, son visage lunaire et sa démarche pataude. Bien élevé, la voix posée, tellement poli. Pourtant, quand Damien parle de "ça", sa voix s'éraille, il bafouille, perd ses phrases. Cet homme de 44 ans sait précisément ce qu'il est: un accro au porno. Une seule journée sans sexe, et c'est l'état de manque, "comme mille lames de rasoirs dans le ventre". Depuis une dizaine d'années, Damien écume le Net à la recherche du film ou de la photo la plus excitante. Rapidement il franchit tous les paliers du hard... Longtemps Damien a maudit cet autre lui-même, un double monstrueux, indomptable, assoiffé d'images abjectes. Longtemps, Damien s'est senti "coupé en deux. [...] Je me masturbais six, huit fois par jour, ça me faisait mal et j'étais épuisé. Quand je trompais ma femme, je me réveillais avec la nausée, c'était comme une mauvaise descente après un shoot.

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